Table ronde sur le Paléolithique supérieur récent

Industrie osseuse et parures du Solutréen au Magdalénien en Europe


Angoulême (Charente)


28-30 mars 2003

Résumés

Gilbert PION : Industrie osseuse magdalénienne des Alpes du Nord françaises et du Jura méridional

Sans être en densité comparable aux importantes séries issues des sites magdaléniens d'autres régions françaises, l'industrie osseuse et les éléments de parure exhumés dans les dix principaux niveaux du Magdalénien moyen et supérieur de cet espace géographique sont suffisamment représentatifs de la culture magdalénienne pour être présentés à l'occasion de ce colloque.

L'industrie osseuse

Les sagaies
En privilégiant la forme du biseau comme caractéristique typologique la plus pertinente pour la détermination, l'ensemble des sagaies peut se diviser en deux groupes :
- les sagaies à biseau simple présentes dans les niveaux magdaléniens de l'abri de La Croze-sur-Suran (Ain) et dans la couche 4B de l'abri de la Fru (Savoie), ces deux sites datés par le radiocarbone dans l'intervalle 14500-14000 BP qui correspond pour notre région, à la deuxième moitié de la biozone du Dryas ancien mais aussi identifiées par leur bases striées à la grotte de Bange (Allèves, Haute-Savoie) et à l'abri des Douattes (Musièges, Haute-Savoie) mais pour des dates radiocarbone plus récentes centrées à la fin du Dryas ancien/début du Bølling;
- les sagaies à biseau double sont, dans leur large majorité, reconnues dans les niveaux datés par le radiocarbone tout au long de l'interstade du Bølling comme à Étrembières (abris du Salève, Haute-Savoie), à la grotte des Romains (Virignin, Pierre-Châtel, Ain), aux Douattes et à l'abri Gay (Poncin, Ain).
Examinées sous l'angle de la forme de leur section, les sagaies à section ovale et quadrangulaire sont indifféremment réparties dans les groupes à biseau simple ou double sans que ce critère soit discriminatoire pour une chronologie.

Les harpons
Ils sont assez rares mais cependant bien identifiés dans 6 sites du Magdalénien supérieur, datés pour la plupart d'entre eux dans le Bølling. Les harpons à une rangée de barbelures sont reconnus à Bange, à la Raillarde (Sault-Brénaz, Ain) à Bobache (La Chapelle-en-Vercors, Drôme), aux Freydières (Saint-Agnan-en-Vercors, Drôme) et à Étrembières si l'on considère qu'il s'agit bien d'un harpon (barbelures inversées ?) et à la grotte des Romains pour les harpons à double rangée de barbelures fortement couchées sur le fût.

Les bâtons percés
En admettons que ces objets en bois de renne sont des outils, seuls trois sites en possèdent : les Romains, Étrembières et les Hoteaux (Rossillon, Ain), les bâtons percés de ces deux derniers sites étant décorés de gravures animales ou végétales.

Les propulseurs
Ils sont totalement absents dans les sites magdaléniens de cet espace géographique.

Les autres outils sur bois de renne ou sur os
Ce sont surtout les aiguilles entières ou fragmentées les plus représentées en particulier aux Romains où elles sont à la fois très nombreuses et bien caractérisées. Par contre les poinçons fabriqués sur bois de renne ou sur os ne sont que très moyennement reconnus dans les sites magdaléniens.
À noter la présence d'une “ fourchette à oiseau ” appelée aussi fléchette identifiée à La Raillarde.


Les éléments de parure
Les coquillages percés et les dents percées ou incisées constituent l'essentiel des éléments de parure dans plusieurs sites magdaléniens et en particulier aux Romains (espèce Bayania en forte quantité ainsi que les dentales et turritelles). Des Glycyméris (pétoncles) ont été identifiés aux Douattes, et à Étrembières (d'origine méditerranéenne d'après Y. Taborin) Les autres coquillages percés tels que des Pectens existent dans plusieurs sites magdaléniens mais en quantité modeste et les dents percées, craches de cerf, canines d'ours, incisives de renne et dents de requins (aux Douattes seulement), sont reconnues dans plusieurs sites magdaléniens mais également en faible quantité.
Les pendeloques décorées ou non sont très rares, seule une pendeloque allongée sur os a été identifiée à Étrembières.Quant aux éléments de parure à contours découpés et rondelles, ils sont dans l'état actuel de nos connaissances, inexistants dans les sites magdaléniens répertoriés ici.

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© Véronique DUJARDIN

Dernière mise à jour : 23 septembre 2002