Les Renardières aux Pins (Charente)

par Véronique DUJARDIN

Cliquer sur les images pour les agrandir

(Extrait de la note parue dans le Bulletin de l’association des archéologues de Poitou-Charentes,  30-2001 (paru 2002), complétée par les éléments nouveaux).

L’Azilien

La plupart des pièces aziliennes proviennent d’une part de niveaux remaniés (sommet du remplissage de la cavité inférieure, dépôt de pente) et d’autre part de niveaux qui reposent sur la voûte qui forme le plancher de la cavité supérieure. Il n’y a pas de vraies bipointes qui attesteraient de la présence d’un Azilien ancien stricto sensu. Mais la base de la séquence supérieure, avec la présence de grandes lames mâchurées et de pointes à dos courbes, semble se rattacher à une phase de transition ou à un mélange entre le Magdalénien final et l’Azilien ancien (Chollet et Dujardin, 2005). La plupart des pointes à dos sont des monopointes (fig. 15,  4 à 6).


Figure 15 : cortex de silex gravé pointes aziliennes

Figure 15 : 1 et 2 : cortex de silex gravé ( 2 : relevé en déroulé) ;  3 à 6 : pointes aziliennes
(dessins V. Dujardin).


Il y a également quelques pointes à base retouchées qui ne sont pas tout à fait des pointes de Malaurie (Dujardin, à paraître 1). Une pointe azilienne partielle bitronquée, type 96.06 de G. Célérier (1979) doit aussi être signalée (fig. 15,  3). Il semble y avoir une évolution entre des dos plutôt courbes vers la base, évoluant vers des dos plus rectilignes parfois à base tronquée vers le haut de la séquence azilienne. Cela est en cours de précision dans le cadre de l’étude de synthèse de la cavité supérieure.


Une gravure sur cortex de silex doit être mentionnée. Elle provient du réseau supérieur. Les cortex gravés sont pour l’instant tous attribués au Magdalénien final, à l’Épigravettien et à l’Azilien (Bodu, 2000). Le motif, un ensemble de traits disposés en arborescence (fig. 15,  1 et 2), nous fait attribuer cette pièce à l’Azilien.



Une datation sur os de la couche 1034 confirme la présence d’Azilien récent : 11 550 ± 70BP, soit 11 847 à 11 468 av. J.-C. - LYON-1784 (GrA-20838).



Références bibliographiques :

BODU P. (2000) - Que sont devenus les Magdaléniens du bassin Parisien ? Quelques éléments de réponse sur le gisement azilien du Closeau (Rueil-Malmaison, France), in B. Valentin, P. Bodu, M. Christensen dir. (2000) - L’Europe centrale et septentrionale au Tardiglaciaire : confrontation des modèles régionaux de peuplement, actes de la table-ronde internationale de Nemours, 14-16 mai 1997, Mémoires du Musée de Préhistoire d’Île de France, 7, Nemours, édition de l’APRAIF, 2000, p. 315-339.
CÉLÉRIER G. (1979) - Inventaire morphologique des pointes aziliennes en Périgord. Un projet de rationalisation, in D. de Sonneville-Bordes dir., La fin des temps glaciaires en Europe. Chronostratigraphie et écologie des cultures du paléolithique final, Talence mai 1977, Colloques internationaux du CNRS,  271, p. 461-466.
CHOLLET A., DUJARDIN V. dir. (2005) - La grotte du Bois-Ragot à Gouex (Vienne), Magdalénien et Azilien, essais sur les hommes et leur environnement, Mémoire de la Société préhistorique française, 28, 428 p.
DUJARDIN V. (à paraître 1) - L’Azilien du bassin de la Charente : bilan, recherches récentes et perspectives, Table ronde épipaléolithique et mésolithique “ au Tours du Méso ”, Tours, 13-15 octobre 2001.


Par un clic sur la flèche en haut de la page ou ci-dessous, accès à la page suivante et à la page précédente.


Retour à la présentation du site




© Véronique Dujardin

Dernière mise à jour : 13 janvier 2013